La graphothérapie
rééducation de l’écriture enfants – adolescents
La graphothérapie ou rééducation de l’écriture est un ensemble de techniques visant à réapprendre le geste de l’écriture afin de rendre le graphisme plus lisible, plus fluide et non douloureux.
A quel âge rééduquer l’écriture des enfants ?
La graphothérapie s’adresse principalement aux enfants âgés de plus de 7 ans et les adolescents (et même les adultes) dont l’écriture est peu lisible, imprécise, crispée, fatigante, peu soignée, trop lente ou encore qui provoque des douleurs à la main, au poignet ou au bras.
Il est possible de consulter un graphothérapeute avant 7 ans, en maternelle grande section si vous remarquez des retards en terme de graphisme, de motricité fine ou une mauvaise tenue de crayon.
Qui consulte un graphothérapeute ?
Des enfants qui ne sont pas à l’aise avec l’écriture. On retrouve parmi eux des enfants à Haut Potentiel Intellectuel, ou des enfants présentant des troubles des apprentissages (dyslexie, dysorthographie TDA/H…) ou encore des enfants autistes (TSA).
Quand consulter un graphothérapeute ?
Si votre enfant rencontre des difficultés à l’écrit et que cela le pénalise à l’école, la graphothérapie peut l’aider à retrouver aisance graphique, vitesse et confiance en lui. N’hésitez pas à consulter, il existe des solutions à tout âge.
Comment détecter la dysgraphie ?
Votre enfant a une écriture illisible ? Sa tenue de crayon vous pose question ? Votre enfant est fatigué quand il écrit, se plaint de douleurs à la main ou aux doigts, il n’arrive pas à terminer ses devoirs. Retrouvez ci-dessous les principaux signes de dysgraphie qui encouragent à consulter un(e) graphothérapeute.
écriture illisible
Les lettres sont mal formées, l’espace entre les mots et les lettres est irrégulier et la taille des lettres disproportionnées.
écriture lente
Votre enfant ne termine pas son travail en classe et n’a pas le temps d’écrire ses devoirs dans son agenda
manque de soin
Les cahiers semblent sales, désordonnés. Il y a des ratures, le trait est baveux.
tenue de crayon
La posture est inadaptée, la tenue de crayon est déficiente et implique un manque de mobilité des doigts et donc de précision.
écriture douloureuse
Votre enfant se plaint de douleurs aux bras, mains ou poignet ou agite régulièrement ses mains
erreur de copie
Les erreurs d’orthographe, oublis de lettres, de mots sont présents en situation de copie signe que le geste graphique n’est pas automatisé
aversion pour l'écriture
Si votre enfant évite le dessin ou l’écriture, cela peut être un signe de difficultés sous-jacentes
difficulté scolaire
Si vous constatez un découragement face à l’école, l’écrit peut entrainer un décrochage pourvant aller jusqu’à l’échec scolaire
Combien de temps dure une rééducation de l’écriture ?
La durée peut varier selon plusieurs facteurs : les objectifs définis, la régularité des séances, l’implication de l’enfant voire des parents. En général, un rééducation s’étale sur plusieurs semaines à plusieurs mois.
Je privilégie des rééducations assez courtes dans le temps (moins de 20 séances). Il y a toujours un sentiment de progrès quoiqu’il arrive et un renforcement de la confiance chez l’enfant.
Que peut-on attendre de
la rééducation ? Quels sont les résultats de la graphothérapie ?
- Avoir une écriture automatisée et plus fluide et donc la rendre plus confortable et plaisante
- Acquérir davantage de vitesse à la scription
- Se libérer des tensions et crispations procurées par l’acte d’écrire
- Améliorer la précision, l’aisance et la maîtrise du geste graphique
- Corriger sa posture et sa tenue du stylo
- Améliorer la confiance en soi, prévenir l’échec scolaire
Définition de la dysgraphie
Le graphothérapeute traite la dysgraphie qui se définit comme une altération de l’écriture qui n’est pas liée à un déficit neurologique ou intellectuel. Beaucoup d’enfants rencontrent des difficultés d’écriture alors que réussite scolaire et écriture sont corrélées. C’est un trouble de l’expression écrite, qui n’est pas lié au contenu mais dans la façon dont l’enfant va organiser son geste pour écrire.
Les personnes atteintes de dysgraphie peuvent rencontrer des problèmes tels que des lettres mal formées, une écriture désorganisée, des difficultés à suivre les lignes et les marges, ainsi que des erreurs fréquentes d’orthographe et de syntaxe.
On estime à 20% la population d’enfants touchés par un trouble dys et 41% d’entre eux seraient touchés de dysgraphie soit presque 10% de la population ! La détection, puis la prise en charge d’un enfant dysgraphique par un graphothérapeute permet dans bien des cas de prévenir l’échec scolaire.
Détecter la dysgraphie
On évalue la dysgraphie selon l’âge et le niveau scolaire de l’enfant. Une dysgraphie peut avoir un impact dans tous les domaines d’apprentissages car il met l’enfant en situation de double tâche dès qu’il faut écrire (copie, orthographe, mémorisation).
La dysgraphie est rarement isolée. Elle n’est souvent qu’un trouble associé à de la dyspraxie, dyslexie ou dysphasie. C’est la raison pour laquelle le graphothérapeute travaille en étroite collaboration avec des spécialistes tels que les orthophonistes, psychothérapeutes, psychomotriciens, ergothérapeutes ou encore les enseignants qui sont les lanceurs d’alerte avec les parents.
Les séances de graphothérapie peuvent être menées en complément d’une rééducation orthophonique ou psychomotrice.
Les formes de dysgraphie sont multiples :
- La dysgraphie maladroite : écriture désordonnée
- La dysgraphie crispée : raide, anguleuse
- La dysgraphie molle : écriture petite et négligée
- La dysgraphie impulsive : écriture rapide, imprécise et illisible
- La dysgraphie lente et précise, caractérisée par une écriture lente, signe d’une application et d’un effort intense.
Pour en savoir plus sur la dysgraphie, je vous invite à consulter le site de l’association https://www.dys-positif.fr/dysgraphie
Quelle est la différence entre un graphothérapeute, un orthophoniste, un ergothérapeute, un psychomotricien dans le traitement de la dysgraphie ?
Bien que ces professionnels travaillent souvent avec des patients atteints de dysgraphie, leurs approches thérapeutiques peuvent varier et être complémentaires.
Chacun a une approche spécifique dans le traitement de la dysgraphie : le graphothérapeute se concentre sur le geste d’écriture, l’orthophoniste sur les aspects linguistiques, l’ergothérapeute sur les compétences motrices et l’ergonomie, et le psychomotricien sur les aspects sensoriels et émotionnels.
L’écriture, une activité complexe
la motricité fine
L’écriture nécessite une coordination précise des mouvements des doigts, de la main et du poignet pour former des lettres et des mots de manière fluide. Cela demande un contrôle précis des muscles et une maîtrise de la motricité fine.
la perception
Ecrire implique de pouvoir reconnaître et distinguer les formes et les contours des lettres, ainsi que de coordonner la vision avec les mouvements de la main lors de l’écriture.
la planification
Avant d’écrire, il faut planifier et organiser ses idées. Cela implique de structurer les informations, de choisir les mots et les phrases appropriés ainsi que de les synthétiser.
la mémoire de travail
L’écriture demande une utilisation efficace de la mémoire de travail. Il faut être capable de se rappeler de l’orthographe des mots, de la formation des lettres, de la syntaxe et du vocabulaire tout en écrivant.
la connaissance du langage
L’écriture nécessite une compréhension des règles orthographiques, grammaticales et de la structure de la langue. Il est nécessaire de savoir comment former correctement les lettres, comment organiser les mots et comment utiliser la ponctuation de manière appropriée.
l'attention
Pour écrire de manière précise et sans erreurs, il est essentiel de maintenir une attention soutenue et de se concentrer sur la tâche d’écriture.
Toutes ces compétences et processus interviennent simultanément lors de l’écriture, ce qui en fait une activité complexe qui demande du temps, de la pratique et le développement de compétences spécifiques. Ne minimisez pas l’effort fourni par votre enfant lors de cet apprentissage.
