
La graphothérapie ou rééducation de l’écriture est un ensemble de techniques visant à réapprendre le geste de l’écriture afin de rendre le graphisme plus lisible, plus fluide et non douloureux.
« Est dysgraphique tout enfant dont la qualité de l’écriture est déficiente alors qu’aucun déficit neurologique important ou intellectuel n’explique cette déficience. »
Ajuriaguerra
Un peu d’histoire
C’est le professeur Julian de Ajuriaguerra qui, dans les années 60, a initié les recherches sur les enfants en difficulté avec l’écriture, à l’hôpital Sainte Anne de Paris. Il recevait en consultation des enfants présentant des troubles du langage et de la motricité. C’est lui qui a été à l’origine de la première école de psychomotricité et a également contribué à l’élaboration de l’école d’orthophonie. Parmi les enfants qu’il recevait, certains présentaient des difficultés dans la transcription de l’écriture.
Une première mise en forme originale d’un cadre thérapeutique a été réalisée dans les années 1960-70. La dysgraphie fonctionnelle se développe particulièrement ces dernières années avec l’avènement des tablettes et l’abandon des loisirs manuels.
Qu’est ce que la dysgraphie ?
Le graphothérapeute traite la dysgraphie qui se définit comme une altération de l’écriture qui n’est pas liée à un déficit neurologique ou intellectuel. Beaucoup d’enfants rencontrent des difficultés d’écriture alors que réussite scolaire et écriture sont corrélées. On évalue la dysgraphie selon l’âge et le niveau scolaire de l’enfant. Une dysgraphie peut avoir un impact dans tous les domaines d’apprentissages car il met l’enfant en situation de double tâche dès qu’il faut écrire (copie, orthographe, mémorisation).
A qui s’adresse la graphothérapie ?
La graphothérapie s’adresse principalement aux enfants à partir de 7 ans et adolescents dont l’écriture est peu lisible, imprécise, crispée, fatigante, peu soignée, trop lente ou encore qui engendre des douleurs à la main, au poignet ou au bras.
On estime à 20% la population d’enfants touchés par un trouble dys et 41% d’entre eux seraient touchés de dysgraphie. La détection, puis la prise en charge d’un enfant dysgraphique par un graphothérapeute permet dans bien des cas de prévenir l’échec scolaire. Cette dysgraphie est rarement isolée. Elle n’est souvent qu’un trouble associé à de la dyspraxie, dyslexie ou dysphasie. C’est la raison pour laquelle le graphothérapeute travaille en étroite collaboration avec des spécialistes tels que orthophonistes, psychothérapeutes, psychomotriciens, ergothérapeutes ou encore enseignants. Les séances de graphothérapie peuvent être menées en complément d’une rééducation orthophonique ou psychomotrice.
Quels sont les signes, quand consulter ?
Si votre enfant rencontre des difficultés à l’écrit et que cela le pénalise à l’école, la graphothérapie peut l’aider à retrouver aisance graphique, vitesse et confiance en lui. N’hésitez pas à consulter, il existe des solutions à tout âge.
- illisibilité
- manque de soin
- manque d’aisance
- douleurs
- lenteur
- crispation
- mauvaise tenue de stylo
- écriture imprécise, fatigante
Le bilan graphomoteur
Avant toute rééducation, il est nécessaire de réaliser un bilan graphomoteur afin de faire le point sur ce qui est acquis et relever les freins graphiques. Le bilan graphomoteur est l’occasion d’une première rencontre avec l’enfant et le(s) parent(s). Une anamnèse est également réalisée afin de prendre en compte le contexte familial, scolaire, thérapeutique et médical de l’enfant.
Le bilan se déroule en une seule séance et dure 1 heure 30 environ. Il comprend des tests de copie, vitesse, latéralité, repérage spatial, formes pré-scripturales etc.
Les séances de rééducation
Des séances hebdomadaires de 45 minutes s’étalent sur une période variable dépendant des difficultés ciblées, du degré de dysgraphie, de l’implication de l’enfant voire du parent.
Les séances reposent sur une série de techniques de relaxation gestuelles et d’exercices ludiques portant aussi bien sur :
● La posture et la tenue du stylo ;
● La motricité fine ;
● Le tracé des lettres et le mouvement ;
● La vitesse, la pression et la précision.
La sécurité sociale ne prend pas en charge les séances de graphothérapie. Toutefois certaines mutuelles complémentaires santé remboursent (partiellement ou totalement) les consultations.
Voici une infographie amusante concernant la graphothérapie, à partager sans modération. Merci à Linda Corazza.
